Réunion entre les autorités nationales et régionales de l’UEMOA et le Fonds Monétaire International
Le Président du Conseil des Ministres de l’Union invite le Fonds et les autres institutions internationales à poursuivre et à renforcer leurs appuis aux Etats membres afin de préserver la dynamique de croissance
Rencontre FMI et UEMOA

La rencontre, co-présidée par le Directeur Général Adjoint du FMI, Kenji OKAMURA et le Président du Conseil des Ministres, Adama COULIBALY, s’est tenue ce 24 octobre 2024 à Washington DC dans la salle du Conseil d’Administration du FMI. Elle se tient en marge des Assemblées annuelles 2024 des institutions de Bretton Woods. Elle a enregistré la présence de membres du Conseil des Ministres statutaire de l’Union dont le Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances du Niger, du Président de la Commission de l’UEMOA, du Gouverneur de la BCEAO, du Président de la BOAD et du Président de l’AMF-UMOA.

L’occasion pour le FMI de dresser le tableau de la situation macroéconomique de l’Union, marquée, entre autres, par la bonne mise en œuvre des programmes soutenus par le Fonds dans la quasi-totalité des Etats membres de l’UEMOA, avec des avancées en matière de consolidation budgétaire. Les perspectives sont prometteuses selon le Directeur Général Adjoint du FMI qui avait à ses côtés, le Directeur du Département Afrique du Fonds, Abebe SELASSIE. Cependant, le FMI indique que les risques liés aux chocs exogènes, la crise sécuritaire et le changement climatique continueront de nécessiter une discipline rigoureuse et un engagement fort. 

Pour le Président du Conseil des Ministres de l’Union, Adama COULIBALY, Ministre de l’Economie et des Finances de la Côte d’Ivoire, l’évolution actuelle de la conjoncture économique mondiale reste marquée par la poursuite des tensions au niveau mondial 

Dans ce contexte, dira-t-il, « malgré les retards enregistrés dans la production et l’exportation pétrolière dans deux Etats membres de notre Union, le Sénégal et le Niger, le taux de croissance économique de l’UEMOA demeurerait soutenu en 2024, se situant autour de 6,0%. » La dynamique de croissance devrait se poursuivre sur la période 2025-2028 avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 6,0%. Cette performance serait soutenue, notamment, « par la bonne production agricole et de pétrole ainsi que la vigueur des investissements publics et privés. Toutefois, en raison de la persistance des crises, le rythme de la consolidation budgétaire ralentit. »

Ces perspectives restent toutefois fragiles, a souligné Adama COULIBALY, au regard de l’environnement international, de la volatilité des cours des matières premières et le durcissement des conditions de financement. Au plan régional, les risques qui pèsent sur ces perspectives concernent la persistance de la crise sécuritaire au sein de l’espace communautaire ainsi que les incertitudes liées aux crises sociopolitiques dans certains Etats de la région. Et le Président du Conseil des Ministres de l’Union d’inviter « le Fonds et les autres institutions internationales à poursuivre et à renforcer leurs appuis à nos Etats pour bénéficier davantage de ressources afin de préserver la dynamique de croissance. »

A la suite du Président du Conseil, les Chefs des Institutions de l’Union se sont exprimés. Le Président de la Commission de l’UEMOA a indiqué dans son intervention que le nouveau Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité sera bientôt soumis à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement pour adoption. Cela devrait permettre de préserver la stabilité du cadre macroéconomique et de contribuer à la consolidation budgétaire

Une consolidation budgétaire qui, dira le Gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi BROU, va se poursuivre pour la stabilité monétaire et financière.

En clôturant les travaux, le Directeur Général Adjoint a renouvelé l’engagement du FMI aux côtés de l’UEMOA et de ses Etats membres pour des solutions durables aux nombreuses difficultés.